26.05.01
Lorsque l’esprit est « grillé », la perte de crédibilité est consommée dans l’environnement immédiat de son porteur, et la réédification de cet esprit constitue à présent un véritable défi social.
On peut concevoir la réalité par sa perte et sa reconquête. Chacun adhère à celle-ci par fragment, montrant sa discontinuité. Ajoutant les fragments bout à bout, l’esprit tend à donner à cette réalité une continuité.
31.05.01
Vous le savez, la confiance en le fou se travaille, et sans elle le fou reste fou…
01.06.01
Le principe de sélection et la distinction entre violence et non-violence devraient être remis en cause.
Si la relation sociale est essentielle, l’amour et l’amitié peuvent-ils être régis par la logique de marché ?
La redevabilité est-elle un moyen de pouvoir, ou l’économie de l’aide peut-elle être vue comme une aide sans retour, un aidé aidant à son tour.
L’homme, comme machine de gestion conçoit fort bien la marchandise, mais l’âme pourrait-elle être une marchandise ? (cf Faust de Goethe, et vous reprendrez bien un petit supplément d’âme ?)
L’homme comme machine à produire, non à aimer, exclue la psychiatrie, revisitant la valeur de l’argent entre communisme et capitalisme.
Au lieu de déterminer les causes de la maladie, l’attention se porte sur la maladie elle-même. De même, l’attention est portée sur l’ambition brimée qui en se révoltant forme un trouble psychique au lieu de se consacrer à la résolution de sa cause, à savoir le principe de sélection (il n’y a pas de place pour tous et pour satisfaire une réelle vocation, il n’y a donc pas de vrai choix d’un métier…)
Il conviendrait de pouvoir séparer la connaissance du phénomène de compétition.
Le malade parle très bien la langue malade, parce qu’il l’a apprise comme on apprend une langue étrangère. Et ceux qui les écoutent ne comprennent pas cette langue (bien qu’ils l’enseignent), ce patois « pathologique ».
La psychiatrie induit la notion de deuil de soi (qui confine au suicide ?), en marge d’un vrai
questionnement sur une raison de vivre. Le deuil de soi correspondrait-il à un idéal (social), et quel idéal ?
L’âme est une marchandise. La marchandise a une âme. A quand les marchands d’âme après les marchands d’armes. Le corps est matière, comme marchandise, et elle, nous sent-elle ?
Au sein de la norme, il n’y a pas de fracture entre la pensée et l’action, sinon oui (a-norme). Atomisation sociale et individualisme.
La multiplication des médias, l’accès à toujours plus de culture et de représentations, où la relation sociale s’acquiert par procuration et sans partage, hypertrophie la compétence au lien social, et atrophie son emploi. (On perçoit mieux le bénéfice potentiel du phénomène d’hypostimulation).
De la facilité…
Le danger de la représentation, (et son lien avec le phénomène de la reconnaissance) c’est de donner à contrefaire sans « comprendre » (originer), sans se rattacher à l’individu particulier (différent) par son histoire propre, son invention (la conscience de son histoire et sa conscience tout court), sa maturité et sa réalisation.
02.06.01
Plusieurs formations, c’est une formation décousue.
Dans une société de loisirs, en tenant compte de ses besoins et de ses impératifs, une école active paraît nécessaire, comme une éducation en formation continue, où l’ambition et l’histoire individuelle raconteraient une histoire sociale, et permettraient l’accès au vraies connaissances nécessaires à l’individu.
Deux produits du contexte social : certification de qualification et certification de déqualification.
Avec la maladie, l’a-normalité, l’exclusion, il ne peut y avoir d’intégration, il ne peut déjà y avoir qu’une économie parallèle. Hors de l’orthodoxie économique (actuelle)…
École active, formation et éducation continues.
Connaissances pour accéder à une « place » (respectabilité…) dans la société, ou connaissances pour dire son histoire dans l’Histoire, faire partie du mouvement social (et son stress ?), sa création (la mienne) ? Ou connaissances pour… ?
Inventer des filières de compétences nouvelles : exemple : du phénomène de décompensation on tire des phénomènes de compensation conscients (les phénomènes de compensation ne sont pas forcément conscients.)
Le malade ou le péquin lambda et les peurs des : – psychiatrie, psychologie, psychisme, psy – etc…
La reconnaissance est aussi celle d’une terre inconnue.
Plus que l’identité, l’identification, au sens d’un mimétisme ou d’une reconnaissance (celle
qui considère la norme et son exclusion), constitue peut-être le moteur de l’existence sociale (du lien social et de l’intégration).
Une souffrance peut être de (devoir) vivre différemment et de se rapporter à la norme, à l’idéal, ou à son ambition (volonté de pouvoir).
L’exemple des maquilas de certain pays d’Amérique latine pourrait peut-être nous apporter un élément de compréhension sur ce qui peut motiver le bonheur, à savoir peut-être le besoin d’un contrôle sur l’ensemble travail – produit, identique peut-être au besoin d’un contrôle sur l’ensemble réalité – outils-de-la-réalité.
03.06.01
Voilà de quoi, je l’espère, nourrir vos « réseaux » neuronaux…
La santé mentale ne peut simplement développer des garde-fous (avec autant de raisons de les transgresser) sans déjà pouvoir « ramener » les fous au sein de la communauté, sans quoi il y aura toujours une proportion de fous, plus ou moins grande suivant une politique de santé sociale.
Savoir quel pourcentage de déviance est socialement acceptable est un enjeu politique (?) Peut-on éviter d’avoir affaire à une force socio-politique de plus (sous la forme d’une association) ?
Mais l’association est un garde-fous, autant qu’un moyen d’ « arriver ».
04.06.01
La culpabilité, qu’elle soit autogène ou hétérogène, est largement employée dans la lutte de pouvoir qui continue d’opposer les hommes. La culpabilité (et tous les mécanismes de stress qui lui sont liés) est véhiculée dans la culture (éducation), et il est ainsi difficile d’apprendre à respecter la norme d’une part, et le hors – norme d’autre part.
Il y a un fossé entre trouver sa vie qui est la norme, et retrouver sa vie qui dénote une a – normalité.
Un dépressif retrouve sa vie là où il l’a laissée (?), on peut y voir un décalage, une perte de temps, une a – normalité, une exclusion sociale ou un autre niveau de conscience ? et la dépression se vit, pour quoi ?
(Ne dites pas à un dépressif qu’il est dépressif…)
N’oublions pas la dimension de rupture, la révolte, qui pourrait être revendiquée.
Dans le chemin qui va de la révolte à l’acceptation, on ne peut envisager la seconde pour exercer la première.
16.06.01
J’ai conçu que le soi puisse être fort, solide ou dur. Ce qui est difficile, car mon éducation jusqu’ici a été largement insécuritaire. Comment le soi peut-il être fort, qu’est ce qui le rend fort ?
Hypothèse 1 : la reconnaissance dans la relation sociale génère la santé (mentale).
Hypothèse 2 : il existe une reconnaissance positive et une négative.
Réflexion : Pourrait-on expliquer la déviance par une balance négative de reconnaissance, un déficit ? Et le déviant, dans sa mesure, en serait-il responsable ?
Si l’on peut originer la déviance de cette manière, il convient de mettre en doute le phénomène de reconnaissance, et de postuler l’indispensable présence du phénomène de sécurité.
Le déviant psychique pourrait être appelé un parapsychique.
Il a plus de reconnaissance pour la déviance psychique.
Il pose la question de savoir si nous sommes à la merci du jugement des autres (en opposition avec le for intérieur) ?
17.06.01
La frustration est une reconnaissance négative.
Celui qui (par quelle expérience ?) ne supporte pas la frustration (qui la supporte ?) a-t-il besoin d’un équilibre plus fort du côté de la reconnaissance positive ? Est-ce socialement acceptable ?
Le travail contre la frustration devient un moteur (nécessité). Mais cette motivation est-elle « juste » ?
La gratification est une reconnaissance positive. Quelle en est l’origine, quelle est sa destination ?
Prendre le bon, laisser le reste.
Celui qui… tomberait-il plus facilement dans un déséquilibre (déviance) des reconnaissances positives et négatives ? Je ne crois pas à ce modèle trop simple. Il y aurait soi ou la nécessité du combat de la frustration. Ou alors les moyens de tourner la frustration en avantage (réversibilité) ?
Mon insécurité sociale.
Notre société (de la peur ?) ne permet pas à l’homme d’attendre l’approbation d’autrui pour faire ou dire ce qui lui semble juste.
Société de soi et d’autrui où s’intègre la solitude et la question de la société et de la confiance que l’on peut en avoir.
Sans approbation cet homme ne fait rien, il dépressionne en juste motif, il attend pour faire ce qui n’est pas lui (double personnalité, et sans « soi ») ou il agit seul ou en petit groupe. La motivation (le moteur) est en soi (c’est quoi soi ?).
Sans la confiance sociale cet homme agit seul (confiance et soi) ou ne fait rien.
Il doit être sûr de lui, convaincu de son bon droit, et raisonnable (avoir la raison…).
A-t-on le droit, et dans quel but, de soumettre quelqu’un, dans son éducation, et sans l’avertir, à une reconnaissance négative ? Peut-on considérer d’être sciemment soumis à une reconnaissance négative (dans son éducation…) ?
Confiance… (en soi, et sociale).
Philosophe.
Dans la vie nous sommes censés supporter des frustrations involontaires, non des
frustrations volontaires (sévices).
Bonté.
Nous apportons à autrui les beaux fruits de notre expérience (notre éducation), les ayant triés des autres, et comme les fruits d’autrui sont beaux (confiance…).
Si ce sont les mauvais, la culpabilité de celui qui donne seule joue, l’autre les prend pour beaux (utiles…).
Il n’y a pas de mauvais fruits.
18.06.01
L’homme (moi) soumis à une reconnaissance négative majoritaire devient-il un déviant ? et soi ?
22.06.01
Tissé de peurs et d’insécurité.
Une « chaîne », chaîne de conditionnement, celle des conditions de la vie (?), conditionnement par intégration (« éducation »).
Une « chaîne » communautaire et sociale, de la psychiatrie à la société. Imaginez les conditions dont vous avez besoin ; « ils » ont besoin des mêmes.
Entre le 22 et le 27.06.01
En admettant que le psychisme soit une direction donnée à toutes les psychés, le psychisme serait donc un courant. Il est certainement bien de développer la prévention, afin de maintenir les psychés dans le psychisme (autant dire le droit chemin…). Cependant les déviants sont toujours là, et si il n’est pas développé de moyens (de soins en plus de la prévention) pour les ramener au courant dominant, ils resteront à l’avenir des déviants (et des exclus). De plus ces déviants seront au fil du temps remplacés par d’autres déviants, étant entendu qu’il existera toujours de la transgression psychique (autrement appelée folie).
Privilégier la prévention c’est privilégier les biens portants. Et nous devons aussi admettre le devoir de développer les moyens nécessaires à ramener les déviants dans le psychisme ambiant.
La folie que l’on appelle parfois liberté ou progrès, quelques-uns uns en tombent et il faut des moyens ou une histoire, de les relever.
On traque la folie au plus près, grandissant la connaissance du possible, du psychisme. Et la société a-t-elle besoin de ses fous, ses butoirs, ses boucs émissaires, etc….
Je mentionne un phénomène, celui de déprimer et de compenser. 27.06.01
L’ambition et sa reconnaissance jouent dans le maintien ou l’exclusion du psychisme ambiant.
Elles sont faussées dans le domaine du théâtre, où se gère la carrière, non la création. Dans le jeu, (déjà le jeu malsain du chômage) de ces deux objets. On gagne sa place, on ne fait pas de l’art.
03.07.01
Curieuse économie sociale de la qualité et du défaut. Économie aussi de la redevabilité (= rendement).
Aimer pourrait-il être de couvrir les défauts de l’autre.
Si on est aidé, on aidera certainement d’autres que ceux qui nous ont aidés.
09.08.01
Prévention. Reconnaissance. Sécurité (Maîtrise…)
11.08.01
Interdépendance de l’intégration sociale et de l’intégration intellectuelle. 15.08.01
Ne plus se reconnaître soi-même… ?
Economie de se reconnaître et d’être reconnu.
25.08.01
Les concernés ne sont pas informés (de leur nouveau monde…).
Série de mesures et de réflexions :
– créer une antenne médicale et sociale, un office d’orientation post psychiatrie, au soin de l’état.
– créer un document de présentation du réseau (psychiatrie et alternatives) donné au patient psychique à l’entrée ou à la sortie de Belle-Idée, au soin de l’état.
– le droit à l’information est un droit du patient, un droit de l’homme.
– éviter de disperser les forces d’associations en représentations inutiles.
– toucher les vrais concernés.
– les informer de ce qui se passe pour eux (psychiatrie et social…)
29.08.01
Système et économie de la reconnaissance, oui, mais la jalousie… (reconnaissance négative ?).
07.09.01
Économie de la reconnaissance pour une société de comédiens.
08.09.01
La reconnaissance et son économie s’opposent à l’intelligence. Celle-ci, même par fragments, rejoint la réalité, même par fragment, rejoint une cohérence. Si, par fragments aussi, l’exclusion existe, on indique la déviance au système normé et il y la mise en place de processus (système) de réintégration, de rattrapage, de récupération.
10.09.01
Réédifier une intelligence où la jalousie (affect psy) n’intervient pas. 21.09.01
Si l’on admet la reconnaissance comme un précédent de l’identité (de la personnalité), comment définir celle-ci en cas de reconnaissance négative (un pouvoir et une volonté…). Si l’on statue sur la reconnaissance (sans distinguos et sans exclusion politique…), toutes les influences, autant négatives que positives (et toutes inconscientes) jouent. Alors comment se prémunir (conscience) des négatives (menant à l’exclusion).
– défaut de reconnaissance, (non manque, mais indistinction positives-négatives). – déviance (sociale, individuelle, psychique ou intellectuelle).
– regagner sur la norme sociale (quotidien, activité, comportement, objectifs)
22.09.01
Au travers des médias, par exemple, la culpabilité et la peur engendrent le stress, qui pourrait être évité par le développement du phénomène de sécurité (ou sûreté.) Etre sûr de soi et être sûr de son environnement.
29.09.01
Si la politique libérale est celle du laisser-passer laisser-faire, est –elle aussi celle du laisser-penser laisser-dire ?
30.09.01
La reconnaissance est toujours positive, pour autant qu’on sache la décrypter.
Savoir la décrypter est un phénomène de prévention.
Le drame est de prendre du faux pour du vrai, c’est l’histoire et le destin de chacun, où l’erreur nous apprend…
La violence administrative remplace peut-être la politesse par une vérité, où la violence représente peut-être le choix de vérité d’une société à la dérive.
Chacun a-t-il droit au succès, à la réussite ?
La clé de la réussite est-elle la prévention ?
Cela implique d’apprendre à reconnaître, dans les enjeux de (des) l’ambition (s), la
reconnaissance positive de la négative.
04.10.01
L’arme de la reconnaissance se retourne contre celui qui n’est pas d’accord. 05.10.01
Reconnaître de l’intelligence à l’autre est un a priori (un devoir).
La lutte de pouvoir est une lutte d’intelligence (de reconnaissance d’intelligence ou non). Nier l’intelligence est une (fausse) ascendance.
À affiner.
07.10.01
Reconnaissance.
On ne fait plus une chose pour elle-même, pour sa bonne facture, pour sa réussite, pour son excellence, pour sa perfection, pour sa qualité, pour sa justesse, mais pour sa reconnaissance, son intégration (dans une justesse normée et sous les regards jaloux) au système, entraînant l’acte dans les devoirs de séduction et de compétition, où la représentation même devient sans plus d’objet.
Dans la course à la reconnaissance, il n’y aurait même plus le plaisir dans l’acte même, nous entraînant dans une économie de la représentation, où il y a trop de faux-semblants pour que l’on puisse s’y reconnaître (discerner et estimer la valeur vraisemblante)…
À moins de se reposer sur séduction et compétition, et d’être entraîné vers quelle société ?
08.10.01
La reconnaissance est un sentiment, subjectif… Affect opposé à l’intellect ?
Sans distorsion (et ceci est très important), il convient de distinguer les signes de la reconnaissance, dans leur expression, des moyens de leur lecture, distinction où le sens peut varier de l’émetteur au récepteur. On pourra déjà admettre là la reconnaissance comme un langage, un langage commun.
Pour sa perpétuation la société se doit de préserver :
– 1) au travers de sa dignité, l’être social, individu ou groupe.
– 2) le lien social, tendant à la cohésion et à la cohérence.
L’usage d’un langage commun, peut-être celui de la reconnaissance, fait partie du lien social, au sens où c’est lui qui constitue en grande partie le lien lui-même.
De ce corpus de réflexions, il devrait être possible de tirer un texte raisonné d’environ une
dizaine de pages.
Jean-Marc Allaman / mai – octobre 2001